Pour ce premier article de 2017, j’ai choisi d’aborder un sujet un peu différent de ce que j’aborde d’habitude sur ce blog, plus personnel même si ça reste dans le thème du livre.
Comme j’en ai parlé dans mon bilan de 2016, l’année dernière a été pour moi une longue période de remise en question et j’ai finalement décidé de me réorienter. J’avais envie de vous proposer cet article parce que la plupart d’entre nous ne vivront jamais de leur plume. Il nous faut donc nous trouver un emploi qui permettra de payer le loyer et de remplir le frigo. Et tant qu’à faire, autant en trouver un qui nous donnera envie de nous lever le matin. Le métier de bibliothécaire n’est pas forcément celui auquel on pense en premier. Personnellement, je ne savais même pas qu’il existait des études pour cela. Je souhaitais donc vous faire découvrir cette formation pas forcément très connue et qu’y gagnerait à l’être plus.
Découverte de la licence et candidature
La plupart d’entre vous ne le savent sans doute pas, mais plus jeune je voulais devenir vétérinaire. Oui, j’ai une fâcheuse tendance à voir un peu haut. Tu veux faire quoi plus tard ? Écrivain ou vétérinaire. Of course. Juste deux des métiers les plus difficiles d'accès en France. Enfin bref, passons. Plutôt bonne élève, personne n’a cherché à me décourager ( contrairement à écrivain. Mais ça, c’est une autre histoire). Toute ma scolarité, on m’a conforté dans l’idée que rien ne m’était impossible. Ouais, je vous laisse imaginer le choc en arrivant en prépa. Grande désillusion. Non, je n’étais pas aussi intelligente et douée que je le pensais ou du moins, d’autres l’étaient beaucoup plus que moi. Obtenir le concours allait être beaucoup plus compliqué que je le croyais. Comme qui n’essaye rien n’a rien, j’ai quand même fait mes deux années de prépas et passé ce fameux concours. Que je n’ai pas eu. Tant pis, à la place, je suis entré en école d’ingénieur. C'était la suite logique. Sauf que ce n’était pas ce que je voulais faire. Il m’a fallu quelques mois pour m’en rendre compte. S’en est suivi une période d'intense réflexion sur ce que je souhaitais dans la vie : gagner beaucoup d’argent quitte à renoncer à ma passion et à consacrer tout mon temps à un métier qui ne me plaisait que moyennement, ou gagner moins et faire ce que j’aimais. Si la réponse est évidente ( du moins pour moi), la mise en pratique était un plus compliqué. Surtout qu’il faut l’assumer vis-à-vis de son entourage. C'est peut-être ça le plus dur : la pression sociale. Les gens ne comprennent pas forcément qu'on puisse renoncer à un avenir tout tracé pour quelque chose d'aussi futile qu'écrire 😉.
Pendant cette période, j’ai eu l’occasion de faire un stage en bibliothèque et
là ce fut la révélation. C’était là qu'était ma place. Depuis toute petite,
j'adore les bibliothèques. Je m’y suis toujours senti à ma place, entouré de
livres, mais je n’avais jamais songé à en faire mon métier. Pourquoi ? Je ne
sais pas. Ceci dit, j’étais bien embêté parce que je ne faisais pas du tout les
bonnes études. Je me suis pourtant réinscrite en école d’ingénieur à la rentrée
suivante. Sauf qu’aller en cours quand on sait que ce n’est pas ce qu’on veut
faire, c’est un peu compliqué et mon manque de motivation se faisait ressentir
sur mon moral. J’ai donc fini par chercher comment je pourrais me réorienter et
j’ai découvert la licence pro métiers du livre. Ce n'est pas les seules études
pour devenir bibliothécaire. Il y a aussi des DUT et une école, mais repartir
pour un DUT quand on est niveau Bac +4, c’est un peu dur à avaler et le
programme de l'école de correspondait pas exactement à ce que je cherchais.
Les métiers du livres, qu’est-ce que c’est ? Et bien, comme le nom l’indique, c’est tous les métiers qui touchent au monde du livre : bibliothécaire, éditeurs, libraires, documentaliste.... Chaque licence ( et DUT) a sa spécialité. Moi, je me suis spécialisé en bibliothèque qui est plutôt rare, la plupart concernent l’édition.
Donc, dès que j'ai découvert ces licences, je me suis dépêché de remplir les dossiers d’admission ( on était déjà en avril !) et j’ai croisé les doigts. À ce moment-là, je dois vous avouer que je stressais un peu. Avec ma formation scientifique, je ne me sentais pas forcément légitime. Peu de temps après, j’ai reçu un mail comme quoi j’étais reçu à l’oral à Paris. Gros soulagement et nouvelle montée de stress.
Donc, dès que j'ai découvert ces licences, je me suis dépêché de remplir les dossiers d’admission ( on était déjà en avril !) et j’ai croisé les doigts. À ce moment-là, je dois vous avouer que je stressais un peu. Avec ma formation scientifique, je ne me sentais pas forcément légitime. Peu de temps après, j’ai reçu un mail comme quoi j’étais reçu à l’oral à Paris. Gros soulagement et nouvelle montée de stress.
L’oral s’est très bien passé. Les examinateurs étaient très gentils et m’ont
rassuré en expliquant qu’au contraire, mon double profil, à la fois littéraire
et scientifique, était un avantage plutôt qu’un inconvénient. Ils m’ont
interrogé sur mon parcours, mon expérience en bibliothèque, mes attentes, mes
objectifs professionnels. J’ai aussi eu le droit à une ou deux questions de mise
en situation. Quelques jours plus tard, je recevais le mail me disant que
j’étais prise. J’ai donc choisi ma passion pour les livres et arrêté mon école
d’ingénieur.
La licence
Malgré les propos rassurants des examinateurs, j'angoissai un peu, ne me sentant pas entièrement légitime. J’avais peur de me retrouver entouré d’élève ayant un DUT métiers du livres et d’avoir un retard fou à rattraper. Par chance, je suis tombée sur la bonne licence, l’objectif des responsables de cette formation étant de former des étudiants de tous horizons pour en faire des professionnels des métiers du livre. C’est, à mon sens, l’un des grands plus de cette licence. Si je reste la seule scientifique, tout le monde à un parcours différent et donc des expériences à apporter aux autres. Les effectifs sont très réduits ( cette année, 12 élèves ont été sélectionnés) et l’ambiance est vraiment sympa.
Mais vous vous demandez sans doute ce qu’on y apprend dans cette licence. Et bien pas mal de choses. On y retrouve les enseignements assez classiques auxquelles on peut s’attendre : catalogage, politique culturelle, gestion des collections, anglais… mais aussi des thèmes beaucoup plus modernes : Réseaux sociaux, informatique, lien social et médiation... Ses cours et les bibliothèques que j'ai visités dans le cadre de ma formation ont vraiment fait évoluer ma vision du métier de bibliothécaire.
temps à ranger des livres dans les rayons en faisant chuuuuuut dès que
quelqu’un a l’audace de parler, sachez que vous êtes très loin du compte. La
bibliothèque 2.0 est un troisième lieu, c’est à dire un lieu d’échange et de
partage.
Le concept de troisième lieu
" Le troisième lieu, notion forgée au début des années 1980 par Ray Oldenburg, professeur émérite de sociologie urbaine à l’université de Pensacola en Floride, se distingue du premier lieu, sphère du foyer, et du deuxième lieu, domaine du travail. Il s’entend comme volet complémentaire, dédié à la vie sociale de la communauté, et se rapporte à des espaces où les individus peuvent se rencontrer, se réunir et échanger de façon informelle. " L'exemple typique est le pub irlandais.
" Le troisième lieu, notion forgée au début des années 1980 par Ray Oldenburg, professeur émérite de sociologie urbaine à l’université de Pensacola en Floride, se distingue du premier lieu, sphère du foyer, et du deuxième lieu, domaine du travail. Il s’entend comme volet complémentaire, dédié à la vie sociale de la communauté, et se rapporte à des espaces où les individus peuvent se rencontrer, se réunir et échanger de façon informelle. " L'exemple typique est le pub irlandais.
Source : enssib.fr
La bibliothécaire d’aujourd’hui ( bon par contre, ce cliché-là n'est pas tout à fait faux. C’est une profession qui reste assez féminine, même si justement, ces nouvelles thématiques invitent des profils différents à venir travailler en bibliothèque) n’a plus pour unique rôle de constituer et gérer des collections d’ouvrages. C’est avant tout une médiatrice ( ou un médiateur, n’oublions pas les garçons) de l’information, aussi à l’aise sur les réseaux sociaux, qu’avec des aiguilles à tricoter ou une manette de jeux vidéo.
La bibliothécaire d’aujourd’hui ( bon par contre, ce cliché-là n'est pas tout à fait faux. C’est une profession qui reste assez féminine, même si justement, ces nouvelles thématiques invitent des profils différents à venir travailler en bibliothèque) n’a plus pour unique rôle de constituer et gérer des collections d’ouvrages. C’est avant tout une médiatrice ( ou un médiateur, n’oublions pas les garçons) de l’information, aussi à l’aise sur les réseaux sociaux, qu’avec des aiguilles à tricoter ou une manette de jeux vidéo.
Donc si vous cherchez un métier passionnant, aux multiples facettes, que vous aimez les livres, les gens, mais aussi la musique, le cinéma, les jeux vidéos, alors pensez au métier de bibliothécaire. Moi, en tout cas, je ne regrette pas mon choix et j’ai hâte que le stage commence.
Ça semble une belle profession. Pour toi qui aime lire et écrire, tu y seras sans doute comblée. Mais que de changements pour toi...!
RépondreSupprimerMerci de nous avoir partagé ce petit morceau de ta vie! J'ai l'impression de te connaître davantage. :)