Rencontre avec # 3 : Yolaine Champagne



Me revoici après une longue absence, due, entre autres à une panne informatique qui m'a laissé sans ordinateur pendant plus d'un mois. Pour ce premier article de l'été, je vous propose de découvrir l'univers de Yolaine Champagne dont le premier roman ONEIDA : l'éveil des secrets est sorti fin mars et qui a gentiment accepté de répondre à mes questions.




   1. Pour commencer, est-ce que tu pourrais nous parler un peu de toi ?




" D’abord, je te remercie pour cette interview! C’est vraiment un honneur d’y participer! :-)


Alors moi, hum… Quoi dire? J’habite la grande région de Montréal, dans la province du Québec au Canada. J’ai fait des études dans le domaine des sciences de la santé. Je sais, aucun rapport avec l’écriture! Ou presque, parce qu’en fait, ma profession m’apprend beaucoup sur la nature humaine!


Quoi d’autre? Je me décrirais comme une personne positive, souriante et persévérante. Oh! J’ai oublié les défauts… Je suis probablement trop minutieuse et sensible, mais cette sensibilité est justement très aidante pour me mettre dans la peau d’un personnage. Et comme je me trouvais un peu trop cartésienne, j’essaie de laisser entrer plus de légèreté et d’humour dans ma vie… et dans mes textes! "

   2. Parle-nous un peu de ton rapport à l’écriture. Pourquoi est-ce que tu écris?




" Pour le plaisir, bien sûr! Écrire me passionne! En fait, ce qui me passionne vraiment et me motive beaucoup dans l’écriture, c’est d’arriver à relever le défi du « jamais vu ». Parce que oui, quel grand défi d’inventer de la nouveauté, une histoire que je n’ai jamais vue ailleurs que dans mon imaginaire! Ce défi, il venait me titiller chaque fois que je découvrais un roman ou un film original que j’aimais beaucoup, car j’enviais alors l’auteur! "


   3. As-tu des rituels d'écriture? Des endroits où tu aimes bien t'installer? Des habitudes?




" Je n’ai pas de rituel. Par contre, j’écris toujours sur mon ordinateur portable et généralement aux mêmes endroits : salon, comptoir de cuisine ou à l’intérieur de mon abri de jardin. J’aime bien travailler en silence, mais parfois c’est au travers les bruits de la maison, en écoutant de la musique ou encore, sous la mélodie du vent dansant dans les feuilles et du chant des oiseaux... à moins que mes voisins ne décident d’entreprendre quelques rénos… Alors là, incapable de me concentrer, il me faut mettre mes écouteurs et ma musique!


Ah! Et pour ce qui est du cliché d’écrire accompagné d’un bon café fumant, désolée… Moi, s’il était fumant, je m’y brûlerais la langue! Et puis, je le bois bien trop vite pour qu’il m’accompagne très longtemps! ;-) "

   4. Maintenant, passons à ton roman. Comment-est venue l'idée de cette histoire?




" Pour la sortie de mon roman, j’ai justement écrit un 


article sur mon blogue au sujet de mes inspirations pour cette histoire : Mon roman Oneïda enfin publié !!!



Je crois qu’élaborer le scénario d’un premier roman est probablement plus long et plus difficile, parce qu’on n’a aucun point de repère. Pour moi, les idées étaient là, enterrées quelque part dans ma tête, mais comme mon imagination n’était pas encore habituée à les repérer, je devais creuser en profondeur pour les trouver. Maintenant, plus j’écris, plus les idées viennent facilement… Mais en gros, pour trouver cette histoire, j’ai d’abord réfléchi à ce qui me plaisait le plus dans mes histoires préférées. Pourquoi étaient-elles mes préférées? J’ai tout noté pour mieux y réfléchir. J’en ai ensuite parlé avec une amie, des idées ont commencé à surgir et j’ai enfin pu faire l’ébauche d’un plan. 


Mon inspiration en bref : 


- histoire fantastique intégrée au monde réel et à laquelle on pourrait presque croire 


- héroïne qui sait trouver en elle les ressources nécessaires à surmonter toute épreuve 


- romance empreinte de difficultés 


- liens mystérieux, origine secrète 


- aventure, rebondissements, émotions 


- inventer des lieux d’une beauté magique 


- créer des éléments inusités ou repensés, de nouvelles h… Chuuut! Je n’en dis pas plus! ;-) "

   5. La lecture est souvent importante dans la vie d'un auteur. Donc quelles sont tes lectures préférées?




" J’aime lire et quand je trouve un roman qui me plaît, je suis du genre à le lire jusqu’à ce que mes yeux, en manque de sommeil, refusent de demeurer ouverts pour poursuivre la lecture! C’est là que je me décide enfin à aller dormir… Mais je dois dire que j’ai toujours été difficile dans mon choix de lecture. Mes goûts sont les miens. Il y a des best-sellers qui ne m’ont absolument pas plu : manque d’intrigues, tellement de protagonistes que je m’y perds, narration trop érudite ou relevant trop du langage populaire, vulgarité, etc. J’aime une écriture harmonieuse, fluide et de qualité, mais en toute simplicité. Et bien sûr, l’histoire doit me donner envie d’en poursuivre la lecture! 


Encore, je découvre de nouveaux genres qui me plaisent. J’aime beaucoup les genres science-fiction et fantasy… à l’écran! Parce que la multitude de nouveaux éléments (mondes, races, etc.) me demande plus de concentration, alors que j’aime plutôt lire pour me détendre… 


Mes valeurs sûres en lecture sont les romans où une intrigue sentimentale côtoie en parallèle une autre intrigue plus mystérieuse. Comme mon roman, quoi! Il ne faut pas se surprendre que j’écrive ce que j’aime lire! Mais j’aime aussi tout ce qui s’appelle intrigue, enquête et fantastique contemporain. Et assez récemment, j’ai découvert un roman chick-lit qui m’a bien plu… "

   6. Est-ce qu'il y a un roman en particulier qui t'a donné envie de lire? Ou d'écrire?





" Petite, j’aimais tout ce qui s’appelait livre… La collection de bandes dessinées de mon grand-père : un vrai un coffre au trésor!!! Les contes et livres pour enfants aux images multicolores m’émerveillaient tout simplement! Puis, quand j’ai découvert la bibliothèque de la ville… wow! Elle était très petite, mais j’aimais tout de même y traîner en fouillant à la découverte d’un nouveau trésor! J’aimais beaucoup la série « Le club des cinq » (5 jeunes qui résolvent de petites enquêtes) et les Agatha Christie. Plus tard, j’ai découvert une auteure qui est restée longtemps ma préférée. Elle a probablement influencé le scénario de la trilogie Oneida. Il s’agit de Virginia C. Andrews, entre autres avec sa série « Les enfants des collines ». C’est elle qui m’a fait découvrir que romance et intrigue pouvaient très bien se marier! 




Pour ce qui est de l’envie d’écrire, mon amour des livres a sûrement aidé, oui. À ça, s’ajoute probablement aussi mon amour du français, une matière que j’aimais beaucoup à l’école. Mais je crois que c’est surtout mon envie, comme je disais, de relever le défi du « jamais vu », de cesser d’envier les autres auteurs et de plutôt moi-même passer à l’action. 




Adolescente, j’avais déjà un peu goûté à l’écriture lorsque mon frère aîné m’avait proposé une collaboration sur un projet de roman policier. Vous voyez que l’écriture est dans la famille! Malheureusement, ce projet ne s’est pas terminé. Mais le plaisir et l’envie d’écrire, eux, étaient restés bien ancrés en moi! Ce n’est que bien des années plus tard, dans un moment de ma vie où j’avais du temps à dépenser, que je me suis enfin décidée à plonger dans cette incroyable aventure! "

7. Donc, tu as choisi d’auto publier ton roman. Pourquoi ce choix et qu'est-ce que tu peux nous dire sur ce mode d'édition ?




" Oh! Il y a tant à dire! Pour être franche, je ne l’avais pas d’abord choisi. D’anciennes versions de mon roman ont été envoyées à des maisons d’édition classique et ont été refusées. Puis un jour, le roman d’une auteure américaine au style d’écriture particulier, m’a fait réaliser ce qu’était un style d’écriture et à quel point incorporer ambiance et authenticité ajoutait au récit. J’ai ensuite compris quel style j’avais envie de m’approprier. Pas un style comme cette auteure, mais un style propre à moi, inspirée par cette auteure. J’ai donc entièrement réécrit mon roman. Quel travail! Surtout que ce n’était pas du tout la première fois… Mais bon, cette dernière réécriture apportait la touche finale, celle qui manquait à ce roman. Et là, j’ai vraiment choisi l’autoédition. 


Cette nouvelle version n’a donc jamais été envoyée à un éditeur. Pourquoi ce choix? Eh bien, parce qu’entre-temps j’ai compris certaines choses... Le domaine de l’édition classique vit son lot de difficultés. Je comprends qu’ils font tout pour survivre, mais le fait est qu’en général les éditeurs cherchent de moins en moins à découvrir un nouvel auteur. Un auteur inconnu signifie un plus grand risque financier pour eux… Ce n’est pas pour rien que les nouveautés en livres dont on entend parler à la télé sont très souvent écrites par une personnalité connue! Une valeur plus sûre pour l’éditeur… J’ai aussi considéré d’autres points reliés à l’édition classique : la perte des droits d’auteur, le fait que l’éditeur ne fasse peut-être aucune publicité pour notre roman, que pour une série il y ait un risque que l’on ne puisse jamais publier les tomes suivant le premier ou qu’il faille alors se battre pour récupérer nos droits, et qu’au final nos redevances soient bien petites (quand on en reçoit!)... En plus, comme je prenais de l’expérience en graphisme, que j’avais vraiment envie d’être fière de moi jusqu’au bout en faisant moi-même l’illustration de couverture et une bande-annonce, j’ai mis de côté l’idée des maisons d’édition… Trop peu sont ouvertes à ça, puisqu’elles possèdent souvent leur propre graphiste. 


Aujourd’hui, je ne regrette pas ce choix. Je conserve mes droits d’auteurs, j’ai le contrôle de tout, le pourcentage de redevance est plus élevé et en plus, j’ai même pris plaisir à faire la mise en page! 


Par contre, il existe certains désavantages à l’autoédition. D’abord, ça monopolise beaucoup de temps. Par exemple, la mise en place pour la vente et la gestion qui s’en suit, ou la publicité qu’on fait soi-même (eh oui, un livre ne se vend pas tout seul!). Aussi, plusieurs appréhendent encore les achats par internet. Un auteur indépendant peut vendre ses livres en librairies, mais au prix d’encore plus de démarches et de gestions, cela, sans savoir si le roman y aura la visibilité souhaitée. Et qui dit davantage de gestion, dit moins de temps à écrire! Mes proches ont la possibilité de se procurer des copies directement de moi, par contre, cette problématique demeure pour les acheteurs potentiels du reste du monde… 


Je crois que le début demande davantage d’investissement de temps, mais qu’ensuite, viendront plutôt des périodes plus ou moins éphémères. J’apprends encore à travers tout ça et, en même temps, je trace la voie au deuxième roman! "

   8. Est-ce que tu aurais des conseils à donner pour des auteurs qui voudraient se lancer dans l'autoédition?




" J’ai encore peu d’expérience à ce sujet, mais je dirais qu’il est important d’être bien entouré et de bien se renseigner pour faire un choix éclairé qui correspond à ce que l’on recherche. Ne vous lancez pas à l’aveuglette, vous pourriez ensuite le regretter… De bonnes qualités utiles à l’autoédition : soucieux de la qualité, attentif aux détails, patient, débrouillard.


Pour ma part, quelques bêta-lectrices lisent mes romans. Elles portent à mon attention certains détails ou incohérences que je n’avais pas vus, parce que parfois, on ne voit tout simplement plus... Je collabore aussi avec une correctrice. C’est très important, et cela, même si je fais peu de fautes d’orthographe, car une correctrice fait bien plus que seulement corriger les fautes! Moi, je fais mes propres graphismes, mais j’ai tout de même demandé conseil à une graphiste professionnelle, avec qui je suis d’ailleurs devenue amie. Pour certains questionnements, je me suis également référée à deux auteures connaissant déjà l'autoédition. Et en plus, j’ai beaucoup lu pour me renseigner : articles de blogues et documentation de quelques sites proposant l’autoédition. 


Sur les différentes plateformes d’édition, généralement on y retrouve une communauté où d’autres auteurs peuvent répondre à nos questions. Sans y écrire, j’ai souvent consulté les questions et réponses d’autrui qui, finalement, répondaient très bien à mes interrogations. C’est donc une bonne idée de s’y référer en cas de questionnement ou difficulté. "


Je rejoins Yolaine sur l'importance pour un écrivain, qu'il veuille s'autoéditer ou non, d'être bien entouré. Je vous renvoie à ce propos à un ancien article que j'avais écrit sur les forums consacrés à l'écriture.

   9. Tes projets pour la suite ?




" Des tas, bien sûr! J’ai toujours plein d’idées en tête… Mais à défaut d’avoir de petites abeilles dans ma ruche qui s’occuperaient de certaines tâches connexes pendant que j’avancerais d’autres projets, je priorise. Et là, ma priorité va à la réécriture partielle de mon tome 2 « Secrets Oubliés » que je souhaite publier cette année. Je dois en harmoniser le style d’écriture avec celui du tome 1, en plus de réorganiser et reprendre certaines parties. 


Pour le troisième et dernier tome de la série, le plan est terminé et il est écrit à moitié. J’en poursuivrai l’écriture aussitôt que j’aurais terminé avec le tome 2. Et je n’oublie pas la publicité du tome 1… 


Quelques idées trottent dans ma tête, mais d’abord, j’attends de voir plus de réactions/commentaires des lecteurs. J’ai aussi d’autres idées de romans que je garde dans un fichier Word. Chaque fois que quelque chose m’inspire une idée, je l’écris. J’ai déjà hâte d’imaginer une nouvelle histoire! J’espère que je saurai encore inventer l’inédit ! "



" Je te remercie encore, Abigaël, pour cette belle opportunité! Merci aussi à tes fidèles lecteurs de me lire! 


J’aimerais juste ajouter une petite info, mais d’une importance capitale. Savez-vous comment faire une énorme différence pour n’importe quel auteur? Eh bien, après avoir lu son roman, pensez à laisser un commentaire à l’endroit où vous vous l’êtes procuré. Vous pouvez facilement le faire de façon anonyme… Pourquoi est-ce si important? Parce que bien des lecteurs potentiels ne s’attarderont même pas à un livre sans commentaire. Ils veulent d’abord connaître les opinions d’autres lecteurs... Alors, merci d’avance pour ce petit service qui vaut de l’or à nos yeux! "

C'est moi qui te remercie Yolaine d'avoir accepté de nous faire découvrir ton univers. 

J’espère que cet article vous a plu. Pour ceux à qui il aurait donné envie d'en découvrir plus, vous pouvez retrouvez Yolaine sur :




Bon week-end à tous 


1 commentaire:

  1. Bon, au risque de me répéter, MERCI!!! Oui, merci Abigaël d'avoir pensé à moi pour cette entrevue... ma première! Ce fut une belle expérience! :D Et j'en profite pour dire que depuis hier, on peut également me suivre sur Instagram, au nom de yolainec.romanciere :)

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