- Le premier, un fort risque de blocage. Le problème dans le fait d'écrire à l'instinct c'est que l'on ne sait pas où l'on va et il y a des moments où l'on peut se retrouver désemparé devant sa feuille blanche (ou son traitement de texte vierge) sans savoir comment continuer. Pour l'apprentissage du sang, le problème ne s’est pas vraiment posé, car l'histoire mûrissait dans ma tête depuis plusieurs années. De plus, l'écriture s'est étalée sur une longue période par manque de temps (Ah la joie des années prépa où notre vie se résume à bosser, encore bosser, toujours bosser). Je pouvais donc passer des semaines à ressasser les scènes qui allait suivre, alors une fois devant mon ordinateur, les mots ne demandaient qu'à sortir.
- Ensuite, un gros travail post-écriture. Et oui, petit message aux paresseux, dont je fais partie, qui trouve que planifier est long, laborieux et rébarbatif : ne pas le faire l'est tout autant. Ecrire un roman, c'est du boulot, qu'elle que soit la façon dont on s'y prend. Ce n'est donc pas un critère de choix. Pour en revenir à mon cas, le premier jet des deux premiers tomes faisait en tout et pour tout 40 000 mots (la version actuelle du 1er tome en fait presque 80 000 mots). C'était une sorte de plan détaillé. Les personnages étaient assez vides, car je n'avais pas défini leur personnalité à l'avance, il n'y avait pas non plus d'intrigue secondaire. Bref, c'était assez nul. Tout ça est venu pendant la réécriture. Je ne sais pas trop si ce souci venait de mon inexpérience ou de l'absence de préparation, mais avec le recul, je pense que j'aurais gagné du temps et sans doute trouvais d'autres pistes de développement en y réfléchissant un peu plus avant de me lancer.
Soyons bien clairs, je suis fier du résultat obtenu avec mon premier roman. J'ai juste envie de tester une nouvelle façon de travailler. Après tout, il n'y a que les fous qui ne change pas d'avis et le seul moyen de trouver la façon de travailler qui nous convienne le mieux et d'en essayer plusieurs. De plus, j'aime avoir des projets à divers stade d'avancement pour éviter de me retrouver bloqué et pouvoir varier les activités (rédaction, recherche...) En ce moment, les moments d'écriture sont presque exclusivement consacrés à la suite de l'apprentissage du sang alors autant profiter de ce temps pour préparer correctement mon autre projet. L'autre raison à ce changement de méthodologie est que si l'idée de base me plaît toujours autant, je ne suis pas satisfaite de ce que j'ai écrit jusque-là. Les personnages manquent de profondeur et j'ai l'impression d'aller droit dans le mur. J'ai besoin de prendre un peu de recul pour donner à cette histoire tout le potentiel qu'elle mérite.
Donc pour la première fois de ma vie, je vais tenter de planifier mon roman avant de commencer à l'écrire. Pour cela, j'ai décidé de suivre les conseils que donne Elisabeth George dans son livre, mes secrets d'écrivain, du moins dans les grandes lignes parce que suivre un mode d'emploi à la lettre, moi, ce n'est pas mon truc. Je suis tombée sur ce livre à la bibliothèque et même si je m'étais juré d'arrêter les livres qui veulent nous apprendre à écrire, je me suis laissé tenter. Je dois l'avouer, à part celui-là, je n'ai jamais lu un seul bouquin d'Elisabeth George. Elle écrit des romans policiers, genre auquel je suis assez hermétique. Mais ses conseils m'ont bien plus. Sa façon de travailler ressemble assez à la méthode des flocons dont on entend pas mal parler en ce moment et dont je m'inspire un peu aussi.
Donc après tout ce blabla, voici la méthode Elisabeth George/flocon à ma sauce, du moins le début, je vous présenterai tout ça au fur et à mesure de mon avancement.
Etape 1 : Idée et développement
Cette
étape revient dans les deux méthodes et c'est plutôt logique. Avant toute chose,
il faut avoir une idée, même vague de sur quoi on veut écrire. Pour le flocon de
neige, comme pour Elisabeth George, on part d'une idée toute simple qui peut
tenir en une phrase. C'est ce qu'on appelle "l'accroche". Elle pourra vous resservir par exemple pour mettre au début de la lettre que vous enverrez aux éditeurs. De préférence, cette idée doit contenir au moins un de ces
trois éléments : l'élément déclencheur qui va mettre toute la mécanique en
mouvement, l'intrigue constituée d'un début, du milieu et de la fin, ou une
situation énigmatique qui va mettre en confrontation un éventail de personnages.
Moi, j'étais plutôt dans le troisième cas de figure, même si, je dois l'avouer,
j'ai un peu sauté cette étape.
(Je vous avez prévenu que j'ai du mal à suivre une méthode à la lettre)
En effet, j'avais déjà pas mal réfléchi au sujet
avant de commencer cette méthode et puis de toute façon, les idées me viennent
toujours avec une situation de départ déjà bien définie et les personnages
principaux. Ce sont eux qui me donnent mon histoire. Comme j'ai sauter cette étape, je vous donnerez un exemple tiré du livre d'Elisabeth George
" La fille illégitime d'une MP (membre du parlement) en qui les médias et le monde politique voit la nouvelle Margaret Thatcher est enlevé"
Le
but est ensuite de développer cette idée de départ, d'en faire un scénario le
plus original et le plus élaboré possible. Dans mon cas, au départ, j'avais une
idée, mais pas véritablement d'histoire. Je savais que mon histoire mettrait en
scène deux personnages principaux, Ruby et Samuel, des adolescents, que Ruby
était en conflit avec ses parents qu'elle soupçonnait de ne l'avoir jamais aimé,
que Samuel souffrait d'une maladie à cause de manipulations génétiques subies
avant sa naissance qui n'avait pas donné les résultats escomptés et qu'il était
obligé de se cacher dans les souterrains pour éviter ceux qui voulaient le faire
disparaître pour cacher leur erreur. Et c'est à peu près tout. J'avais donc
presque tous les éléments pour écrire le début, mais la suite nada, le blanc
total.
Je
me suis donc posé pour réfléchir aux principaux développements de l'histoire ?
Comment ces deux-là allaient-ils se rencontrer ? Quelles conséquences
entraînerait leur rencontre ? Qui était les personnes qui voulaient du mal à
Samuel ? D'autres personnes étaient-elles au courant de son secret ? Si oui,
comment et qu'est-ce qu'elle allait en faire ? L'objectif est d'arriver à un
gros paragraphe (voir un peu plus, à mon sens une page n'est pas de trop)
décrivant la situation initiale, l'élément déclencheur et la résolution
du problème. Attention, ce paragraphe n'est pas une quatrième de couverture. Il
doit dévoiler toute l'histoire, raison pour laquelle je ne vous l'ai pas
mis ici.
À
la fin de cette étape, vous devez savoir dans les grandes lignes ce qui va se
passer dans votre roman. Nous pouvons donc passer à l'étape suivante, le peuplement de
notre histoire, que je vous présenterais la semaine prochaine.
Un bon article !
RépondreSupprimermerci :)
SupprimerOn fait presque de la télépathie! Je viens juste de publier sur mon blogue un article, mes réflexions en fait, sur l'écriture d'une trilogie où je mentionne que le plan détaillé de mon tome 2 m'a beaucoup aidé, comparé au tome 1 où mon plan était plutôt une échelle d'évènements dans le temps, donc beaucoup moins détaillé. Tu as raison, le fait de prendre le temps de bien réfléchir à l'intrigue, aux personnages, etc, avant l'écriture, permet de gagner beaucoup de temps et d'éviter la page blanche! C'est vraiment ce que j'ai expérimenté avec mon tome 2. Alors, bonne chance avec cette nouvelle méthode! J'espère que tu y gagneras autant que moi! http://dansmatetedapprentie.blogspot.ca/
RépondreSupprimerOui, j'ai vu ton article. En fait, je suis régulièrement ton blog que j'aime beaucoup.
SupprimerMerci! C'est très gentil à toi de dire ça! J'aime beaucoup cet article, j'en suivrai certainement l'évolution!
SupprimerSlàinte Mhath7 février 2016 à 09:47
Salut Abi, ça faisait longtemps. Super l'article ! Je me sentais un peu perdu depuis quelques temps dans mon écriture, je n'étais plus tellement actif, mais je pense que je vais appliquer tes conseils pour repartir de plus belle ! Pour tout te dire, je n'ai pas beaucoup avancé depuis nos commentaires sur la photo de l'auberge ! Bon courage à toi et j'attends avec impatience la suite !
RépondreSupprimerSalut, cela fait plaisir de te revoir par ici. je me demandais justement ce que tu devenais.
SupprimerOn a tous des périodes où on a moins l'envie, le temps ou l'inspiration, pour écrire. En général, cela finit toujours par repartir.
Bon courage à toi aussi,
C'est marrant... moi, je n'ai jamais pensé à "planifier". J'écris à l'instinct. Ou plutôt, en suivant mon inspiration, telle qu'elle me vient: je laisse les idées venir à profusion, en réalité, tout s'enchaine tout seul. Les grandes lignes se tracent d'elles-mêmes, les détails viennent après, au cours de l'écriture. Cette première étape dont tu parles, je la fais sans vraiment y penser, en notant toutes les idées qui tiennent la route et me font "tilt", sur un cahier. Mais ce n'est pas vraiment par souci de planification, c'est plutôt par peur des les oublier par la suite! Le flot est parfois si intense, que si je ne note pas, c'est un vrai méli-mélo et ma tête fume! :) En fait, j'ai seulement l'impression de coucher sur le papier des choses que je ne maitrise pas vraiment, des choses qui s'imposent d'elles-mêmes... Le vrai travail, pour moi, c'est quand je dois ECRIRE les scènes que je "vois". Alors là, oui, c'est autre chose... La concrétisation est pour moi de loin plus ardue que la conception. (Je vais lire les articles de cette chronique avec intérêt, même si je ne compte pas du tout utiliser de méthode spécifique pour écrire mon deuxième roman (toutes les lignes sont déjà là... "Y'à plus qu'à", comme on dit...!!) Bises.
RépondreSupprimerJe suis aussi comme ça, mais j'avais envie d'essayer autre chose. Je ne sais pas, je trouvais que cela faisait un peu amateur d'écrire à l'envie sans connaître la fin. Mais à vrai dire, je ne sais pas encore si je vais garder cette méthode. La planification c'est plutôt bien passé et je suis passé à la rédaction, mais je me sens moins emporté que lors de l'écriture de mon premier roman et de la suite de celui-ci. Sachant à l'avance comment les choses vont se dérouler, je stresse plus au moment d'écrire la scène. A voir si c'est une "faiblesse" temporaire ou la méthode qui provoque ça. Je reviendrais faire un bilan dans quelques temps.
SupprimerBonne chance pour l'écriture de ton deuxième roman.
Bises